Jusqu'alors l'entrée en Master 1 était un droit, pour tous les étudiants titulaires d'un diplôme Bac+3. Les choses se compliquaient ensuite, une fois le M1 validé, pour tous les étudiants souhaitant poursuivre avec un M2. En effet certains diplômes étant surchargés de demandes, les établissements étaient nombreux à pratiquer une sélection sur dossier, faisant naître des réactions tantôt positives, tantôt négatives. Certains trouvaient injuste d'imposer une sélection à un diplôme dont « l’admission […] est ouverte à tous les titulaires des diplômes sanctionnant les études de premier cycle […] » (sources : Code de l'éducation). Après avis du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche, un décret fut alors établis au sein duquel était précisée la liste des M2 pour lesquelles il était autorisé de réaliser une sélection. Certains établissements ont donc appliqué ce décret, soulevant une vague de contestation chez les étudiants recalés. Après avoir constaté que le décret, bien qu'établi, n'avait pas été publié, certains n'ont pas hésité à saisir le Conseil d’État pour obtenir réparation. Au mois de février 2016 celui-ci a rendu sa décision et conclu qu'en l'absence d'un décret établissant la liste des formations pouvant réaliser une sélection, les établissements l'ayant effectuée étaient dans l'illégalité. En réponse à cela le décret fut publié en mai 2016, précisant la liste des Masters 2 autorisés à sélectionner. Pour autant sa publication n'a pas empêché de nouveaux recours en justice, et en octobre 2016, une proposition de loi a été discutée au Parlement. Celle-ci instaure la sélection à la première année dès la rentrée 2017.
Les changements annoncés pour 2017
Pour la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Najat Vallaud-Belkacem, il n'a pas été simple de satisfaire tous les acteurs concernés par cette loi : les directeurs d'établissements, les pouvoirs publics, les étudiants et les syndicats étudiants. Pour autant les changements apportés semblent faire consensus et satisfaire la plupart. Premier point important : la sélection en Master 2 disparaît. En effet une sélection ne pourra être effectuée qu'en M1 et l'entrée en M2 sera accordée d'office aux étudiants (si leur première année est validée bien évidemment). Les étudiants n'ayant pas été sélectionnés au Master de leur choix se verront offrir trois solutions d'orientation et une plate-forme d’orientation sera créée à cet effet. Deux de ces trois solutions se situeront soit dans l'académie du candidat soit dans son université d'origine. Les étudiants qui seraient obligés de changer d'académie auraient droit à une aide à la mobilité. A savoir : des dispositifs particuliers seront appliqués à certaines filières particulièrement surchargées, tel le droit ou la psychologie. Ainsi les universités les proposant seront autorisées à réaliser une sélection entre le M1 et le M2.